(UC) masks are filled with happiness.

Traumatisé, peut-être. Des marques, comme des blessures de guerre, des souvenirs du passé. Commencer par faire encore et encore les mêmes cauchemars, puis perdre le sommeil. Fermer les yeux. Et, malgré toutes les années qui les séparaient, malgré tout les mondes qu'il avait placé entre eux, pour la tenir éloignée...

Souvent...

Un air lui échappait souvent des lèvres, un frisson traversait souvent son corps. Souvent, il revoyait ses yeux, d'un jaune vif, rayonnant dans les ténèbres. Après tout ce temps, il pouvait toujours ressentir son aura.

Dans ses cauchemars, il entendait son rire, il sentait le bois froid se refermer sur sa peau, percer les muscles, ne faire qu'un avec son visage. Il se sentait suffoquer, sans pouvoir faire le moindre mouvement. Elle reprenait contrôle de lui, il hurlait. Il se souvenait de la sensation terrible de perdre le contrôle de son corps, de se voir agir sans le vouloir. Il se souvenait de ses mots, chuchotés à même son esprit, il se souvenait de son pouvoir qui distordait son corps et le détruisait doucement, doucement.

Et les cloches se mettaient à sonner. Les cloches se mettaient à sonner, la lune le fixait, elle descendait sur le bourg, elle était toute proche, juste là, il aurait pu la toucher. Comment s'était-il libéré ? Il avait de la ressource, il en avait toujours eu, c'était ce qui l'avait sauvé, maintes et maintes fois. Il s'était défait de Majora, il avait réussi là où pleins d'autres avaient échoué, là où pleins d'autres avaient succombé. Lui, il s'en était sorti. Il était bien vivant. N'est-ce pas ? Parfois, il doutait.

Il avait traversé le temps, les âges, les mondes. Il s'était enfui, avait abandonné cette contrée pourrie et ses peuples déphasés. Aux yeux de Majora, il n'était qu'une poupée, un pantin encore utile, bien plus utile que tous les autres. Elle l'aurait facilement, il se laisserait faire, elle le savait. Et quand elle le retrouverait, la rage de Majora serait terrible. Peut-être qu'il succomberait directement, sans se poser plus de questions. Sans accomplir tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il lui restait à faire. C'était terrifiant. Il était terrifié. Ce n'était pas son genre, pourtant, hein ? Ce n'était pas son genre, non. C'était rare que la peur panique enserre son coeur comme ça, c'était rare que l'angoisse le maintienne figé, pour qu'il fasse face à son destin. Son terrible destin. Il se souvenait de cette phrase. Elle résonnait dans son esprit. À qui parlait-il réellement lorsqu'il prononça cette phrase ? Était-elle destinée au héros, ou à lui-même ? Impossible de le savoir.

Il devait fuir.